Poêles au bois, poêles aux pellets et feux ouverts devront émettre moins de substances nocives

Rien de plus chaleureux que la danse des flammes dans le poêle à bois ou le feu ouvert. Mais hélas, ces appareils émettent beaucoup de substances nocives. Dans les trois régions de notre pays, les autorités ont décidé d’intervenir. En premier lieu, en essayant de convaincre les consommateurs de remplacer leur ancien modèle de poêle par un nouveau et de mieux l’utiliser et l’entretenir.

En Flandre : Green Deal pour le chauffage au bois domestique

Afin de réduire l’impact négatif de l’utilisation des anciens poêles à bois et feux ouverts sur la qualité de l’air et la santé humaine, le ministre flamand de l’Environnement, de la Nature et de l’Agriculture Joke Schauvliege, la fédération technologique Agoria (qui représente les producteurs et distributeurs de poêles à bois et feux ouverts) et quelques organisations de protection de l’environnement ont signé, ce 22 octobre 2018, le Green Deal pour le chauffage au bois domestique. Ce Deal court pendant quatre ans jusqu’en octobre 2022. Une évaluation intermédiaire est prévue après deux ans.

Que contient ce Green Deal ?

Avec le Green Deal les autorités ne lancent pas un message d’interdiction totale. En tant que combustible, le bois est un matériau naturel et renouvelable, souvent gratuit ou disponible à petit prix et les flamands savent jouir de l’intimité et de la chaleur du poêle ou feu ouvert. Personne n’a l’intention de les en priver. Mais les dégâts que provoquent les poêles et feux ouverts à l’environnement doivent être réduits.

Brûler du bois dans de vieux poêles et feux ouverts, une mauvaise utilisation des poêles et feux ouverts et des combustibles de moindre qualité ont un impact significatif sur la qualité de l’air et la santé des habitants et du voisinage. L’objectif du Green Deal est par conséquent de réduire à court, moyen et long terme l’impact négatif des appareils de chauffage au bois et d’augmenter globalement les performances énergétiques et environnementales. Au cours des quatre prochaines années, tous les aspects pratiques seront développés : la norme, le contrôle et les éventuelles mesures de répression ou compensations. Ensuite – donc en 2022 – tout entrera en vigueur. D’ici 2030, l’émission de particules fines par les poêles au bois, les poêles aux pellets et les feux ouverts doit être réduite de moitié.

A court terme, le Green Deal devra assurer que l’assainissement des appareils polluants, l’amélioration du comportement de chauffage et l’entretien régulier des poêles et conduits de fumée soient mis en route. Tous les foyers et poêles seront contrôlés, la manière dont cela sera réalisé doit encore être étudiée. A moyen terme, le Green Deal vise la mise en place d’appareils à faible consommation d’énergie et une maîtrise plus efficace du commerce du bois.

A long terme, une vision claire sera développée au sujet de la combustion de bois au niveau domestique pour l’avenir. Il convient à ce sujet de tenir compte de l’évolution des différentes sources d’énergie, de la baisse de la demande de chaleur dans nos habitations grâce à une meilleure isolation et des possibilités de pilotage et de commercialisation du bois de qualité.

BRUXELLES : le chauffage au bois n’est vraiment pas approprié en milieu urbain

En Région de Bruxelles-Capitale, le bois est souvent utilisé comme chauffage d’appoint dans les maisons et le nombre de poêles à bois et à pellets a fortement augmenté au cours des dernières années. Mais selon les dires de Bruxelles Environnement, ces derniers appareils - même neufs - émettent encore trop de substances nocives, davantage même que les chaudières au gaz traditionnelles. En effet, il n’est pas facile de chauffer au bois de manière saine et efficace. La qualité du combustible, un filtre à suie et un bon réglage sont des éléments cruciaux pour une utilisation correcte. Le bois en tant que Biomasse est également considéré comme une source d’énergie renouvelable en région de Bruxelles-Capitale, à condition que la gestion forestière soit durable et responsable et que la consommation ne dépasse pas la production. Selon Bruxelles Environnement, ces conditions ne sont pas remplies.

Impact sur la qualité de l’air

Lors de la combustion du bois, des substances nocives se dégagent qui ont un impact négatif sur la qualité de l’air tandis que l’Union Européenne impose des normes d’émission et de concentration de plus en plus sévères. Les grandes installations sont soumises à un permis d’environnement qui tient compte de l’impact sur la qualité de l’air, mais cela ne s’applique pas aux petites installations de poêles à pellets ou à bois.

L’impact du chauffage au bois sur la qualité de l’air intérieur et extérieur dépend du type de chaudière (foyer ouvert ou fermé, poêle, insert ou poêle à pellets), de la technologie appliquée dans les chaudières et de la manière dont on les utilise.

La combustion du bois libère de nombreuses substances nocives pour la santé, notamment des substances organiques volatiles (SOV), du monoxyde de carbone (CO), des microparticules, dioxines et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Même si la quantité de bois de chauffage en Région de Bruxelles-Capitale est très faible (0,5% de la consommation totale), sa combustion est responsable pour un tiers voire la moitié de l’émission de ces substances. L’utilisation d’une chaudière efficace associée à un bois de qualité peut réduire ces émissions. Cependant, elles restent supérieures à celles qui sont produites par les installations de chauffage au gaz et même au mazout. 

L’avenir du chauffage au bois en Région de Bruxelles-Capitale

Le potentiel du bois (ou de biomasse) comme source d’énergie en Région de Bruxelles-Capitale reste réduit. Le bois et les pellets ne sont pas disponibles en grandes quantités, même si une partie de la forêt de Soignes est exploitée de manière durable. Cette biomasse doit donc être importée, ce qui va de pair avec encore davantage de pollution. Ce bois doit être stocké tandis que la place et le volume font défaut.

Face aux défis de l’avenir, la Région n’exclut pas l’utilisation de biomasse, à condition que le traitement se fasse de manière durable et non préjudiciable à la santé. Cependant, compte tenu de la santé publique, de la protection de la qualité de l’air dans la Région et des normes européennes, la Région de Bruxelles-Capitale s’investit régulièrement dans la sensibilisation aux conséquence négatives de la combustion du bois sous toutes ses formes.

En outre, la législation régionale interdira à partir de 2021 l’installation de tout système de chauffage central fonctionnant au bois ou aux dérivés du bois.  

Quelques conseils si vous utilisez tout de même le bois pour vous chauffer

• Vérifiez la qualité du bois à brûler : utilisez uniquement du bois sec, propre et non traité. Le bois résineux (tendre) comme le sapin, le pin, le bouleau, les palettes, … ne conviennent pas pour la plupart des poêles et foyers.
• Inutile de trop charger le poêle, la combustion ne sera pas totale et provoquera l’émission considérable de microparticules.
• Assurez-vous d’une circulation suffisante de l’air afin que le processus de combustion soit optimal.
• Choisissez un appareil sérieux : un feu ouvert émet davantage de substances polluantes qu’un foyer fermé. Les anciens poêles à bois émettent jusqu’à 5.000 mg de microparticules/Nm³, ne sont pas équipés d’un filtre à suie et sont très mauvais pour l’air à l’intérieur de la maison et par conséquent pour la santé.
• La nouvelle directive européenne impose un label écologique avec un rendement minimum pour tous les nouveaux appareils et un étiquetage clair. Vérifiez cela au moment de l’achat.
• Assurez-vous que le poêle est bien réglé : les anciens poêles ne sont généralement pas entièrement étanches à l’air et l’amenée d’air ne peut pas être réglée. Par conséquent, les vitres se noircissent des suites d’une mauvaise combustion. Il est important d’en chercher la cause et de solutionner le problème.
• Faites entretenir votre appareil une fois par an et faites contrôler les conduits d’évacuation par un professionnel agréé, sans oublier la cheminée.
• En suivant ces conseils, l’émission de microparticules sera moins grande et le rendement de la combustion sera plus élevé tandis que vous consommerez moins de bois. N’oubliez surtout pas de ventiler afin que l’air vicié soit évacué en dehors de la maison.

Wallonie : le chauffage au bois est économique et écologique lorsqu’on le fait correctement

En Wallonie, le chauffage au bois est encore toujours très populaire. C’est logique, puisque la matière première y est présente en abondance. Le gouvernement wallon souhaite, d’ici 2020, produire 20% d’énergie renouvelable et compte en grande mesure sur le bois comme source d’énergie renouvelable et durable.

Le chauffage au bois présente pas mal d’avantages

• Il s’agit d’une énergie renouvelable, qui respecte l’environnement.
• Le bois est une bonne alternative pour les combustibles fossiles comme le mazout et le gaz naturel.
• Il existe actuellement des systèmes de chauffage au bois qui présentent un rendement très élevé. Lorsque le bois est utilisé sous la forme de pellets, l’installation peut être automatisée et le chauffage au bois deviendra aussi confortable que le chauffage au mazout ou au gaz naturel.
• La production du bois comme combustible et la production des poêles fournissent de l’emploi dans la propre région.
• Le bois de chauffage peut également être utilisé pour les installations de cogénération qui produisent également de l’électricité.
• Un poêle à bois est un excellent chauffage d’appoint pour chauffer rapidement la maison à l’entre-saison.
• Ceux qui possèdent du bois peuvent se chauffer à très bon marché. Mais même si vous devez acheter du bois, un poêle efficace sera meilleur marché qu’un chauffage au combustible fossile. Quoi qu’il en soit, la chaleur sera bien plus agréable.
• Actuellement, les appareils de chauffage au bois sont à circuit fermé et ne sont quasi plus polluants. 

Utilisez votre poêle à bois selon les règles de l’art

• Le chauffage au bois n’est économique et écologique que si vous disposez d’un appareil qui est entretenu régulièrement et utilisé de manière correcte.
• Vous trouverez tous les conseils pour chauffer intelligemment au bois sur www.lamaitrisedufeu.be. En voici les principaux.
• Demandez d’emblée conseil aux professionnels. Choisissez ensemble un appareil qui convient dans votre maison et à votre style de vie. Assurez-vous que l’appareil ait la bonne puissance.
• N’achetez pas un poêle d’occasion, vous ne paierez qu’un peu plus pour un poêle à haut rendement.
• Vérifiez la propreté de la cheminée et si son diamètre est suffisant.
• Suivez toujours les recommandations du fabricant.
• Utilisez uniquement le type de combustible aux dimensions prescrites par le fabricant.
• Achetez ou utilisez uniquement du bois de qualité de la région, assorti d’un label.
• Le bois doit être sec et non traité.
• Il faut allumer le feu par le haut, sans papier journal.
• Remplissez le poêle régulièrement à petites quantités.
• N’endommagez pas les parois du poêle avec des blocs de bois.
• Utilisez toujours l’appareil à sa puissance maximale.
• Réglez toujours l’appareil convenablement.
• Assurez régulièrement l’entretien du poêle et du conduit de fumée.