Associatie voor de Thermische Technieken in België

Association pour les Techniques Thermiques en Belgique

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La politique énergétique ne doit pas se concentrer sur plus d’électricité, mais sur une réduction du CO2

En tant qu’association belge de fournisseurs de matériel de chauffage, l’ATTB suit de près le marché du chauffage. Force est de constater en premier lieu le remplacement trop lent des chaudières vétustes. De ce fait, nos maisons rejettent encore beaucoup trop de CO2. Selon l’ATTB, il faut absolument  sensibiliser le marché. La situation stagne depuis plusieurs années alors que nous avons une multitude de défis à relever. La transition vers le gaz riche et la connectivité croissante des installations de chauffage offrent de nouvelles possibilités et enjeux pour le secteur. Néanmoins, l’attention exagérée pour l’électrification de notre chauffage est un facteur perturbant. L’ATTB rappelle qu’une politique énergétique intelligente doit toujours être basée sur les principes de la Trias Energetica et qu’il est grand temps d’arriver à un pacte d’énergie stable, avec un tax shift vert.

2017 n’était pas une mauvaise année mais on peut faire (beaucoup) mieux

Comment mieux décrire les développements sur le marché du chauffage que par les termes ‘davantage de la même chose’ ? La vente globale d’installations thermiques connaît une légère croissance et les tendances des années précédentes se poursuivent : la vente de chaudières à mazout continue de baisser tandis que les chaudières gaz murales gagnent du terrain. Les pompes à chaleur et surtout les ballons thermodynamiques affichent de beaux chiffres de croissance mais représentent toujours une part de marché relativement modeste.

La forte baisse du nombre de capteurs solaires thermiques (chauffe-eau solaires) est surprenante. Ce secteur rencontre depuis quelque temps des difficultés principalement liées, sans aucun doute, à l’attention focalisée sur les applications photovoltaïques, même et surtout de la part du gouvernement.

Le secteur se montre par conséquent satisfait de la légère croissance du marché mais regrette néanmoins l’absence d’une véritable transition vers des appareils plus éconergétiques et une énergie plus renouvelable. Le gouvernement joue un rôle important à cet égard. Notre pays et les différentes régions ont besoin d’une politique équilibrée et stable, avec une vision à long terme. Si le gouvernement transmet des signaux contradictoires et change à tout bout de champ sa politique, il décourage les envies d’investir.

Le consommateur doit être sensibilisé et stimulé

Depuis plusieurs années, l’ATTB attire l’attention sur la lenteur de renouvellement du parc des chaudières (le remplacement des anciennes chaudières basse température par des chaudières condensation éconergétiques). Depuis les années 90 et jusqu’en 2011, le taux de remplacement augmentait chaque année. Cependant, depuis la suppression imprévue des avantages fiscaux en 2012, le remplacement des chaudières ralentit.

Cette législation était peut-être trop généreuse et devait prendre fin, tôt ou tard. Une réduction progressive des avantages avec un atterrissage lent aurait été beaucoup plus intelligente. Les décisions trop brutales perturbent en effet le marché et le secteur des chaudières ne s’est toujours pas remis de la soudaine suppression des subsides octroyés pour la chaudière condensation. 

Le tax shift vert doit viser la réduction des rejets de CO2

Le parc immobilier et les installations de chauffage en Belgique sont en grande partie obsolètes. Les nouvelles techniques disponibles percent malheureusement trop lentement. Il est grand temps de lever plusieurs obstacles à la modernisation.

Saviez-vous qu’il existe encore plus de deux millions (2.000.000) de chaudières obsolètes dans nos maisons ? Pouvez-vous vous imaginer la quantité de CO2 qu’elles émettent ? Un remplacement accéléré de ces chaudières par des chaudières à condensation ou des pompes à chaleur pourrait sensiblement réduire la consommation énergétique des ménages, assurer l’amélioration nécessaire, profonde et rapide de la performance énergétique de notre parc de maisons et réduire les rejets de CO2 de telle façon que nous puissions respecter les exigences européennes en la matière. Pour ce faire, il nous faut, de la part du gouvernement, des mesures de sensibilisation et de stimulation.

L’ATTB est dès lors favorable à un tax shift vert. Les charges élevées sur l’électricité ont engendré une telle différence de prix avec les combustibles fossiles que les pompes à chaleur, par exemple, ne s’avèrent économiquement rentables que dans certaines conditions bien spécifiques. Pourtant, cette technique est de loin la plus indiquée pour réduire les rejets de CO2 liés au chauffage.

L’association souhaite préciser à cet égard que l’électrification du chauffage ne peut constituer un objectif en soi de ce tax shift. Non seulement il faudrait disposer alors d’une grande capacité supplémentaire sur le réseau mais – et c’est là une objection bien plus importante – la production électrique n’est pas nécessairement durable et le gaz n’est pas exclusivement fossile. L’ATTB est d’avis d’examiner des alternatives telles que le biogaz ou le gaz naturel synthétique via Power To Gas, une technique de stockage d’énergie où les excédents d’électricité verte sont transformés en énergie chimique sous la forme de gaz.

La pile à combustible présente, elle aussi, un potentiel intéressant d’utilisation efficace du gaz. Elle constitue une sorte de cogénération améliorée, qui produit de la chaleur et de l’électricité par un processus électrochimique.

Quoi qu’il en soit, les exigences doivent être autant que possible techniquement neutres, remarque l’ATTB. Le gouvernement doit prévoir le résultat à atteindre et non pas la manière dont cela doit se faire car cela provoque des distorsions sur le marché. Avec un système clair utilisant les rejets de CO2 comme principal paramètre, les solutions qui en rejettent le plus seront tout naturellement chassées du marché. A cet égard, l’ATTB a également ses réserves sur l’obligation d’un standard de maison passive à Bruxelles et en Wallonie, précisément parce que  ce standard préconise un certain mode de construction et des techniques spécifiques.

La connectivité des installations de chauffage offre quantité de possibilités

Nous ne pouvons y échapper : les données sont omniprésentes dans notre société actuelle et nous sommes tous, d’une façon ou d’une autre, reliés à Internet. Les produits, les appareils et les installations sont, eux aussi, reliés via ‘l’Internet des Objets’.

Selon l’ATTB, les systèmes connectés joueront un rôle clé dans la transition énergétique. Nous pensons tous ici aux compteurs numériques qui seront obligatoires dès l’an prochain, mais on peut se poser des questions quant à leur intelligence dans la pratique. 

Il existe de toute façon des systèmes de gestion et de contrôle d’énergie. Et le chauffage des maisons est précisément un des domaines par excellence où les appareils connectés peuvent réellement apporter une plus-value : les nouvelles technologies et applications offrent aujourd’hui des possibilités pour le réglage en ligne du chauffage. Les nouvelles chaudières sont souvent déjà dotées d’un module wifi et peuvent être pilotées en ligne de n’importe où, simplement, rapidement et à bon prix, via une appli sur smartphone, tablette ou PC. Le monitoring en temps réel accroît non seulement le confort mais réduit aussi la consommation énergétique.

Avant d’en arriver là, il faut toutefois éclaircir la problématique de la vie privée. La personne qui s’enregistre sur un système de monitoring à distance doit toujours dévoiler une partie de sa vie privée. Il incombe au secteur et au législateur de concevoir des solutions concluantes qui conviennent à tous.

Il ne faut jamais perdre de vue le Trias Energetica

L’ATTB souhaite rappeler à tous les principes de base de la Trias Energetica. Afin d’économiser de l’énergie d’une manière socialement responsable, il faut d’abord contrer le gaspillage d’énergie par une construction compacte et une bonne isolation. L’énergie la plus pauvre en carbone est en effet l’énergie que l’on ne consomme pas. Ensuite, on exploite pleinement l’énergie issue de sources durables (soleil, vent, sol, eau). Et enfin, on utilise le plus efficacement possible les carburants fossiles qui restent nécessaires, par exemple par le biais d’une pompe à chaleur ou d’une chaudière à condensation.

Quoi qu’il en soit, l’investissement dans une économie d’énergie reste judicieux, même en matière de technique d’installation. Plus le régime de chauffage est bas, plus il y a de modèles de source de chaleur qui entrent en ligne de compte et plus on a de chances de recourir à des techniques d’énergie durables. S’il vous faut par exemple une température de départ de 180°C, seules la chaudière à vapeur et l’huile thermique comme fluide caloporteur entrent en ligne de compte. En revanche, un système à 35°C offre un large choix de sources de chaleur : des pompes à chaleur aux capteurs solaires, en passant par la chaleur fatale. Il est par conséquent indispensable de migrer vers des systèmes à basse température pour rendre la maison prête pour le futur.

Le prix trop bon marché de l’énergie, et surtout l’énergie fossile, constitue la grande entrave. Tant que les rejets de CO2 ne sont pas intégrés d’une façon ou d’une autre dans le prix, les consommateurs ne se sentiront pas suffisamment contraints à moderniser leurs installations.

Le secteur thermique face à deux défis directs

La modernisation de nos installations de chauffage pourrait être accélérée par deux développements techniques qui constituent en même temps des défis.

Le premier concerne les exigences européennes d’Ecodesign, qui ont considérablement augmenté le rendement minimum des appareils de chauffage. De ce fait, il est devenu quasiment impossible aujourd’hui de placer encore de nouvelles chaudières gaz basse température murales. Dans bon nombre d’immeubles à appartements équipés d’une évacuation des gaz de combustion commune, cela génère des problèmes car tout le monde ne souhaite pas d’emblée remplacer son ancienne chaudière et il faut naturellement éviter un système mixte de chaudières à condensation et sans condensation.  L’ATTB demande aux associations de copropriétaires et aux syndics de faire preuve de prévoyance et de constituer des réserves afin de moderniser les installations de manière proactive.

La transition du gaz à faible pouvoir calorique (pauvre) vers le gaz à haut pouvoir calorique (riche) constitue le second défi. Sur la base des projets néerlandais (visant à mettre fin à leurs fournitures de gaz à notre pays), les gestionnaires des réseaux de distribution ont établi un calendrier de conversion du gaz. Les résultats des premiers projets pilotes sont encourageants et nous ne devrions pas rencontrer de gros problèmes lors de ce changement. Cependant, cette transition est aussi l’occasion rêvée pour dresser un bilan du parc d’appareils de chauffage au gaz et faire des propositions ciblées d’optimisation et de modernisation. Moyennant un petit encouragement de la part de diverses autorités, cela pourrait être le moment idéal pour ne pas convertir des chaudières obsolètes, mais bien pour les remplacer par des chaudières à condensation éconergétiques.

L’ATTB entrevoit donc de nombreuses opportunités sur le marché belge. Néanmoins, elle note aussi des facteurs entravant la modernisation. Or, le changement à grande échelle des installations vétustes est indispensable si nous souhaitons réduire nos émissions de CO2 bien trop élevées. Une politique  de  sensibilisation et de stimulation adéquate pourrait apporter un soutien non négligeable.

 

À propos de l’ATTB

L’ATTB – l’Association pour les Techniques Thermiques de Belgique – se profile comme une plateforme d’information et de représentation de son secteur auprès des autorités et du secteur de la construction en général. L’association a été constituée en 1973, compte une cinquantaine de membres, représente plus d’une centaine de marques et 95% du secteur des chaudières de chauffage en Belgique, 85% des brûleurs, 85% des pompes à chaleur géothermiques, 75% des pompes à chaleur air-eau et 80% des chauffe-eau solaires.

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